BE 5.0 - SALON INDUSTRIES DU FUTUR MULHOUSE 2023

Interview de Bruno FLAN, directeur de Platinium 3D.

Création de pièces métalliques variées

Acteur depuis Charleville-Mézières dans les Ardennes de la fabrication additive, autrement dit l’impression 3D à usage industriel, Platinium 3D fonctionne selon un mode de gouvernance atypique : ce pôle est constitué en association depuis juillet 2019, après une première phase de préfiguration de trois ans. « Nous avons adopté depuis l’origine le mode « consortium », de fédération de compétences locales dans la fabrication additive, au service d’un rayonnement bien plus large, qui est international. Nous comptons des clients en Italie, et même en Asie », décrit Bruno Flan, directeur de Platinium 3D. 

Ces expertises proviennent de l’UIMM de Champagne-Ardenne à l’origine de l’initiative, du Critt Matériaux Innovation de Charleville-Mézières, du pôle de compétitivité Materalia, de l’Université Reims Champagne-Ardenne (URCA) et du Campus des métiers et qualifications « procédés et matériaux innovants » qui est basé également dans le chef-lieu des Ardennes. 

 Ce regroupement permet d’offrir une palette large de prestations d’accompagnement des entreprises dans leur mise en œuvre de la fabrication additive pour ses deux familles de matériaux d’application principales que constituent le métal et les polymères : conseil au stade des études – par exemple pour adapter les dessins de pièces à l’impression 3D qui les attend ensuite – formations collectives ou personnalisées, prestations de recherche-développement, prototypages. 

 Mais l’intervention de Platinium 3D va au-delà de cette dernière étape, pour entrer dans celle de l’industrialisation, ce que ses membres identifient comme son principal atout. « Nous assurons pour le compte des entreprises la pré-série de pièces ainsi que la fabrication additive en série, à des cadences jusqu’à des milliers d’unités par mois, voire des dizaines de milliers pour les pièces de petite dimension. Cette offre-là n’a pas d’équivalent en France », assure Bruno Flan. 

Elle est rendue possible par les moyens dont s’est doté Platinium 3D depuis ses débuts, soit aujourd’hui 10 machines d’impression 3D de dimension industrielle, résultat de 6 millions d’euros d’investissements. Etat de surfaces, mesure sur les poudres métalliques, caractérisation des pièces, etc. sont ainsi décortiqués, avec l’appui des structures composant le pôle (l’URCA pour la recherche par exemple) et d’autres partenaires. Plus de 300 entreprises suivies.
 
Enfin, Platinium 3D peut assurer le transfert technologique, à savoir le passage des entreprises elles-mêmes à la fabrication additive. En toute objectivité, selon son directeur : « De par notre profil d’intérêt public, nous affichons une neutralité complète vis-à-vis des technologies et matériels proposés par les différents constructeurs », souligne-t-il. 

 Ce positionnement a porté ses fruits. L’association dénombre plus de 300 entreprises rencontrées et accompagnées à des stades divers de leur développement dans la fabrication additive, pour le traitement de 500 dossiers, avec une accélération nette depuis un an environ. Elle compte 10 salariés et parvient à un chiffre d’affaires annuel d’1 million d’euros à présent. Elle tire ses revenus des contrats de prestation, complétés par des financements de l’Union européenne (fonds Feder), de la région Grand Est et de la communauté d’agglomération Ardennes Métropole. 

 Au prochain salon BE 5 .0 – Industries du Futur, Platinium 3D sera présent pour la première fois en tant qu’exposant, après deux années en tant que visiteur, en 2021 puis en 2022 où ses représentants sont intervenus lors de la table ronde sur Grand Est Transformation, le réseau régional de centres de ressources et d’expertises. Selon Bruno Flan, « ce salon présente l’intérêt d’une présentation à la fois très diversifiée des technologies du futur mais qui reste bien ciblée sur les attentes des industriels. Il se déroule dans un esprit d’échanges d’idées et d’opportunités d’affaires, et pas de « vente » d’équipements. Il nous donne une visibilité sur l’ensemble du Grand Est et au-delà. En somme, il s’y dégage une vraie ambiance ».  

Article de Mathieu Noyer, rédacteur en chef de Traces Ecrites News, le site d’information économique du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté (www.tracesecritesnews.fr