BE 5.0 - SALON INDUSTRIES DU FUTUR MULHOUSE 2025


Resist Eurocluster

L’Eurocluster Resist fait avancer le vélo-cargo innovant de Karbikes à Strasbourg

Un vélo à quatre roues, marche arrière et boîte de vitesse automatique : la création mi-cycle mi-voiture de la jeune société Karbikes franchit une à une les étapes dans le but d’atteindre un premier seuil de production de 150 modèles l’an prochain, à destination des particuliers, des collectivités et des entreprises notamment pour la livraison de marchandises du dernier kilomètre. Ses récents développements bénéficient des soutiens techniques et financiers de Resist Eurocluster, un programme européen en voie d’achèvement qui a été coordonnée par le Pôle Véhicule du futur. Ses résultats seront présentés au Salon Be 5.0 - Industries du futur lors de la première de ses journées, le 26 novembre (*). 

Le soutien à l’innovation dans les mobilités ouvrant les portes à un réseau international de compétences : le programme européen Resist Eurocluster aura permis ce changement de dimension à 34 entreprises associées dans les 22 projets qu’il a retenus, depuis septembre 2022. A trois mois de son terme officiel de février 2025, la plupart de ces initiatives et retours d’expérience seront présentées lors du salon Be 5.0 - Industries du futur, le 26 novembre au Parc Expo de Mulhouse (*). Douze des 18 pays impliqués y seront représentés. 

Le choix d’un tel lieu et d’une telle circonstance pour la restitution est légitime. L’agglomération du Sud-Alsace constitue le fief du Pôle Véhicule du futur Grand Est - Bourgogne-Franche-Comté, qui a endossé le rôle de coordinateur de Resist Eurocluster. A ce titre, il a constitué le consortium de pôles de compétitivité et clusters au sein de l’Union européenne qui était requis par la Commission européenne pour que celle-ci apporte son financement au budget d’1,4 million d’euros du programme. 

Le Pôle s’est tourné vers des « connaissances »… et d’autres, de façon à embarquer dans l’initiative ses homologues CEAGA et IDia en Espagne (respectivement depuis les bastions automobiles de Vigo et Saragosse), Biz-Up en Autriche (Linz) et Autoklastr en République tchèque (région d'Ostrava). « La composition du consortium permet ainsi aux porteurs de projet d’accéder, si besoin, à un réseau de partenaires technologiques bien plus large que le cercle le plus proche de leurs propres bases », souligne Auriane Agard, chargée de mission Europe au Pôle Véhicule du futur.

Un soutien précieux à des prototypes

Si Resist Eurocluster comprend aussi des volets de formation, de coaching/mentorat et de « mise en réseau », pour intégrer par exemple ses bénéficiaires à des missions de prospection à l’étranger, la thématique de l’innovation en a occupé la place centrale. Elle s’est déclinée elle-même en plusieurs sujets possibles : digitalisation, introduction de l’intelligence artificielle, robotique, électrification. 

Ceci en rapport avec l’automobile en particulier et les mobilités plus généralement. « La plupart des entreprises n’étaient pas orientées à 100 % vers cette filière, Resist Eurocluster leur a permis d’y entrer ou d’y renforcer leur présence », poursuit Auriane Agard.

Le « portrait-robot » du bénéficiaire est un prototype en quête à la fois de compétences technologiques complémentaires et d’un coup de pouce financier, de l’ordre de 20.000 à 30.000 euros. Parmi les trois projets portés par des membres du Pôle Véhicule du futur (**), celui de Karbikes y répond. Depuis Strasbourg où elle s’est constituée en 2022, la société travaille à perfectionner le vélo-cargo électrique d’un type particulier qu’elle a mis au point, dans la mesure où ses caractéristiques situent cette trouvaille « quelque part entre le vélo et la voiture », résume son dirigeant Lucas Vançon. 

De la pré-série à la série

Doté de quatre roues, équipé d’une marche arrière, il avance (ou donc recule…) au moyen d’une boîte de vitesse automatique commandant un moteur puissant proportionnellement (250 watts) de façon à pouvoir transporter jusqu’à 150 kilos : de la marchandise en version monoplace pour la « logistique du dernier kilomètre » la livraison dans le centre des villes, ou des passagers en version biplace. « Nous nous adressons ainsi aussi bien à la clientèle des particuliers qu’à celle des collectivités et des entreprises », poursuit Lucas Vançon. 

Karbikes, qui a fait passer son effectif à 6 personnes, franchit en ce moment l’étape de la pré-série, avec la mise en circulation de 15 exemplaires pionniers auprès d’utilisateurs-tests dans cinq communes en France (Millau en Occitanie, Nantes, Le Mans, Les Mureaux en région parisienne et Loos-en-Gohelle dans le Nord), en Suisse et en Belgique, en vue d’atteindre en 2025 une première cadence plus industrielle de 150 véhicules, par assemblage dans l’agglomération de Strasbourg de composants « à 50 % d’origine régionale et à 80 % de provenance française », souligne le dirigeant fondateur. Elle travaille, dans cette perspective, à rassembler un financement d’1 million d’euros environ, par subventions publiques et tour de table d’investisseurs. 

Par rapport au développement de son projet également labellisé par le Pôle Véhicule du futur (**), Resist Eurocluster vient soutenir en particulier la mise au point d’une « version solaire , : le chargement de la batterie par une mini-installation intégrée de panneaux photovoltaïques, complémentaire au mode actuel sur prise, applicable une fois la batterie de 6 kg retirée du vélo et amenée à son point de chargement au moyen d'une poignée. Le programme européenne représente un apport parmi d’autres à l’envol espéré de Karbikes, mais particulièrement bien apprécié. Lucas Vancon le qualifie spontanément de « super accompagnement. »

(*) sous l’intitulé : Quels projets d’innovation pour la transition verte des PME 

(**) les autres sont les sociétés Ademus à Toul (Meurthe-et-Moselle) pour le développement d'un système de freinage régénératif actif pour motos électriques et RH2 à Auxerre (Yonne) pour son concept de rétrofit en hydrogène de moteurs diesel 
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